Loi recherche: Vidal défend un texte qui « va changer la donne »

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal a défendu mercredi « une programmation du réel » qui va « changer la donne pour nos chercheurs » en présentant au Sénat son projet de loi sur la recherche.

Ce projet de loi, examiné en première lecture par le Sénat après son adoption par l’Assemblée nationale, « vient renouveler et ancrer dans la durée le pacte entre la nation et la connaissance, entre la nation et sa recherche, entre la nation et ses chercheurs », a affirmé Mme Vidal.

Selon la ministre, sa programmation sur dix ans « va changer la donne pour nos chercheurs parce que c’est une programmation du réel, (…) ancrée dans la réalité budgétaire nationale et européenne ».

« L’investissement de 25 milliards d’euros qu’elle porte conduira à augmenter de 20% les moyens de la recherche et sanctuarisera son budget à hauteur de 20 milliards d’euros en 2030 », a-t-elle assuré, insistant sur la durée de 10 ans que les sénateurs veulent ramener à sept ans.

En réponse aux critiques sur sa « faiblesse », Mme Vidal a déclaré que « la première marche que consacre la loi de finances (…) est raffermie grâce au financement du plan de relance qui crée ce choc budgétaire en début de période ».

Le texte « engage un véritable choc d’attractivité des carrières scientifiques et ce dès le doctorat », a encore affirmé la ministre, défendant les nouveaux dispositifs de recrutement qu’il propose, dans lesquels la gauche et les syndicats craignent une précarisation.

Les chaires de professeur junior, dispositif « qui cristallise bien des inquiétudes », sont « une voie supplémentaire de recrutement, ni plus ni moins » et « n’ont pas vocation à se substituer au parcours académique classique », a assuré Mme Vidal. « Bien loin d’être le cheval de Troie destiné à mettre à bas le statut, comme certains le prétendent, c’est au contraire un tremplin pour rendre plus accessibles les carrières académiques », a-t-elle poursuivi.

Comme un symbole, le premier amendement adopté sur ce texte, avec un avis « extrêmement favorable de la ministre », stipule que « les libertés académiques s’exercent dans le respect des valeurs de la République ».

« Les libertés académiques caractérisent la liberté professionnelle réservée aux universitaires et aux chercheurs », a exposé la rapporteure Laure Darcos (LR), pour qui il s’agit « d’inscrire dans la loi que ces valeurs, au premier rang desquelles la laïcité, constituent le socle sur lequel reposent les libertés académiques et le cadre dans lequel elles s’expriment ».

« Le terrible drame survenu à Conflans-Sainte-Honorine montre plus que jamais la nécessité de préserver, au sein de la République, la liberté d’enseigner librement et de former les citoyens de demain », a-t-elle souligné.

L’examen du texte au Sénat est prévu jusqu’à vendredi. Les sénateurs aborderont en soirée le premier article qui définit la trajectoire budgétaire.

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