Bilatérales sur le pouvoir d’achat : la CFDT Fonctions publiques juge le ministre « ouvert » au sujet des rémunérations (AEF 23 mai 2023)

Dans le cadre de la série de bilatérales voulue par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini, une délégation de la CFDT Fonctions publiques a été reçue ce mardi 23 mai 2023 pour discuter des questions de salaires et du déroulement de l’agenda social 2023. Le troisième syndicat représentatif a trouvé le ministre « ouvert » et « à l’écoute » sur ses revendications. La CFDT a tout de même rappelé le « profond ressentiment » laissé par la réforme des retraites, auquel il s’agit de « répondre ». Elle souhaite aussi un bilan sur les nouvelles instances de dialogue social.

« Le ministre nous a laissé le temps de nous exprimer sans tabou et a fait preuve d’une vraie qualité d’écoute », se satisfait Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques, à la sortie de son entrevue avec le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, mardi 23 mai.

Après avoir invité la délégation de la CGT lundi (lire sur AEF info), puis celle de FO le matin-même (lire sur AEF info), le ministère a reçu la CFDT Fonctions publiques représentée par sa secrétaire générale et son adjointe Carole Chapelle, la secrétaire nationale de la fédération Santé et Sociaux, Karine Bouchet, la secrétaire nationale d’Interco CFDT, Marie Mennella, et Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT.

PARLER DES SALAIRES, SANS OUBLIER LES RETRAITES

La CFDT a introduit son propos par la bataille intersyndicale contre la réforme des retraites, toujours d’actualité puisqu’une proposition de loi visant à l’abroger, déposée par le groupe Liot, sera examinée à l’Assemblée nationale le 8 juin (lire sur AEF info). « Nous avons souligné l’importance de laisser le moment démocratique se tenir avec la proposition de loi Liot, qui serait le premier vote sur le fond de ce texte », insiste Mylène Jacquot. La secrétaire générale décrit également un « ressentiment profond » sur la question des retraites. Le communiqué publié après la rencontre par le syndicat mentionne d’ailleurs « qu’il est urgent et impératif d’agir pour restaurer la confiance en donnant la priorité aux sujets mis en exergue par le conflit sur les retraites ». Au-delà des désaccords de fond, la secrétaire générale se dit « très inquiète » sur les moyens donnés aux agents et la mise en place de cette réforme censée entrer en vigueur le 1er septembre (lire sur AEF info). 

Sur les rémunérations, la CFDT Fonctions publiques demande une revalorisation du point d’indice supérieure aux 3,5 % de juillet 2022. « Le ministre connaît nos revendications sur l’urgence salariale et il a partagé la nécessité de tenir compte du fait que tous les agents sont impactés par l’inflation, mais plus particulièrement les plus bas salaires. Nous en déduisons qu’il n’est pas fermé sur la revalorisation. Il n’a en tout cas pas opposé de fin de non-recevoir, ni sur la rémunération ni sur la méthode. » 

MIEUX DÉFINIR LES MOYENS DES ORGANISATIONS SYNDICALES

Le syndicat souhaite en ce sens un accord de méthode pour définir des modalités de discussions, sous forme de négociations, de concertations ou de consultations sur les quatre axes de l’agenda social 2023 : « Nous voulons des négociations sur les salaires, sauf que celles-ci ne sont pas inscrites dans le code de la fonction publique. Nous avons donc rappelé qu’il s’agissait de l’une de nos revendications, pour éventuellement ouvrir des négociations salariales annuelles. En revanche, des négociations sont d’ores et déjà possibles sur plusieurs sujets comme les parcours et les carrières. » La secrétaire générale insiste sur la nécessité de centrer l’axe « Fonction publique + » sur la question du travail pour « redonner du sens » et en « améliorer les conditions ».

Mylène Jacquot évoque également le besoin d’un « bilan sur le fonctionnement des nouvelles instances » de dialogue social, comme les CSA pour la fonction publique de l’État, qui ont remplacé les CHSCT et les CT en janvier 2023 (lire sur AEF info), et leurs formations spécialisées, de même que pour les CAP. « Les moyens des organisations syndicales et le niveau de représentation au sein du conseil commun de la fonction publique, les possibilités de déroulement de carrière des représentants syndicaux, font partie de l’agenda social et nous voulons tenir ce chantier ‘dialogue social’ sur 2024 », explique la secrétaire générale. Sans précision donnée sur le calendrier par le ministre, elle attend la fin des bilatérales pour reprendre les discussions collectives. 

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