Régime indemnitaire chercheurs : le Sgen CFDT Recherche EPST s’engage !

Régime indemnitaire chercheurs : le Sgen CFDT RechercheEPST s’engage !

Les chercheurs font partie des corps de fonctionnaires dont l’adhésion au RIFSEEP doit être examinée au plus tard au 31 décembre 2019 : Il est URGENT de prendre une décision.

Le Sgen-CFDT RechercheEPST  est favorable à l’adhésion des corps des chargés de recherche et des directeurs de recherche au RIFSEEP dès le 1er janvier 2020. Dans ce cadre, nous revendiquerons :

  • la part statutaire et fonctionnelle : pour tous les chercheurs: un socle égal à un montant équivalent à celui des ingénieurs de recherche soit 7500 euros/an (actuellement : c’est moins de 1000 euros/an pour plus de la moitié des chercheurs),
  • la part individuelle : constituée d’une indemnité d’encadrement doctoral attribuée par les sections du CoNRS (cette indemnité serait servie aux chercheurs qui encadrent au moins un doctorant).

Un régime indemnitaire chercheur, c’est possible dès le 1er janvier 2020 : le Sgen-CFDT RechercheEPST réclame l’ouverture du dialogue social sur le régime indemnitaire des chercheurs.

Donnez votre avis sur la question en écrivant à contact@epst-sgen-cfdt.org !

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un article de AEF du 31 janvier 2019 : 

Par René-Luc Bénichou  

Le CNRS envisage l’adhésion de ses chercheurs au Rifseep pour améliorer leur régime indemnitaire

« Le régime indemnitaire des chercheurs est sans doute le plus vétuste, le plus bas et le plus mal distribué de la catégorie A+ de la fonction publique de l’État. » Tel est le constat que dresse le CNRS dans une note sur le régime indemnitaire de ses chercheurs, datée de fin octobre 2018, qu’AEF s’est procurée. Au-delà de l’état des lieux chiffré, l’organisme de recherche étudie deux scénarios pour revoir le régime indemnitaire de ses chercheurs. Celui qui lui paraît le plus réaliste consisterait à « viser l’adhésion des corps de chercheurs du CNRS au Rifseep au 1er janvier 2020″.

Dans l’idéal, le CNRS serait partisan de proposer au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de « porter un projet ambitieux de refonte global des régimes indemnitaires des chercheurs », en fondant toutes les primes au sein d’un « régime unique mensualisé ». C’est ce qu’il détaille dans une « note relative au régime indemnitaire des chercheurs du CNRS ».

UNE REFONTE GLOBALE SE HEURTERAIT À DE SÉRIEUSES DIFFICULTÉS

Ce régime unique comprendrait « trois étages », précise-t-il : « un étage ‘statutaire’ fondé sur les corps et grades » ; « un étage fonctionnel » reprenant les primes attachées à l’exercice de fonctions particulières ; et « un étage individuel » reprenant la PEDR (prime d’encadrement doctoral et de recherche).

« Ce scénario présente toutefois des difficultés sérieuses », admet le CNRS, à commencer par son financement. Il faudrait aussi publier un « nouveau décret qui devrait être applicable à tous les EPST« , sachant que « la signature d’un décret dérogatoire au Rifseep serait en outre difficile à obtenir de la part de la DGAFP et du Budget ».

SE SAISIR DE L’OPPORTUNITÉ DU RIFSEEP

Aussi le CNRS élabore-t-il dans sa note un second scénario « pour sortir du statu quo indemnitaire » : « viser l’adhésion des corps de chercheurs du CNRS au Rifseep au 1er janvier 2020 ». Les chercheurs du CNRS font en effet partie des corps « dont l’adhésion au Rifseep, en application d’un arrêté, doit être réexaminée au plus tard au 31 décembre 2019 », explique l’organisme.

Or, relève-t-il également, « l’architecture retenue pour les IT [ingénieurs et techniciens] dans le cadre du Rifseep montre que ce cadre permet de mettre en place les trois étages envisagés pour les chercheurs (statutaire, fonctionnel, individuel) », à travers :

  • une IFSE (indemnité de fonctions de sujétions et d’expertise) reprenant les « étages » statutaire et fonctionnel : PR (prime de recherche), IFSPE (indemnité forfaitaire spéciale des personnels enseignants) et Isfic (indemnité spécifique pour fonctions d’intérêt collectif) ;
  • un CIA (complément indemnitaire annuel) pour « l’étage individuel », « prenant la place de l’ancienne PEDR » (prime d’encadrement doctoral et de recherche). La PEDR, elle, « subsisterait (hors Rifseep) uniquement pour les grands prix et distinctions », imagine le CNRS.

ALIGNER LES CHERCHEURS SUR LE RÉGIME DES CONSERVATEURS DU PATRIMOINE

Le CNRS voit deux avantages à cette piste de l’adhésion des corps de chercheurs au Rifseep. Tout d’abord, « ce régime ne nécessiterait pas l’intervention d’un décret » : « Les modalités d’attribution seraient fixées, comme pour les IT, par une circulaire interne au CNRS prise après avis du comité technique. » Serait ainsi évitée « la question d’une dérogation au régime transversal de la fonction publique », tout comme serait évitée « toute extension mécanique aux autres EPST ». Ensuite, « l’adhésion au 1er janvier 2020 permettrait de laisser un temps suffisant au dialogue social » et de « revenir sur le sujet lors de la négociation budgétaire pour 2020 ».

« Le véritable enjeu dans cette hypothèse, souligne le CNRS, consistera dans la détermination, par arrêté interministériel, des plafonds indemnitaires par groupes de fonctions, des planchers indemnitaires par grade et du montant des parts variables ». À ce sujet, le CNRS propose « l’alignement des chercheurs sur le Rifseep des conservateurs du patrimoine* » (Arrêté du 7 décembre 2017 pris pour l’application au corps des conservateurs du patrimoine relevant du ministère de la culture et de la communication des dispositions du décret n° 2014-513 du 20 mai 2014 portant création d’un régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel dans la fonction publique de l’Etat)

Primes des chercheurs : l’état des lieux du CNRS

« Le niveau des primes des catégories A+ est hors de portée pour les chercheurs de même que celui des attachés d’administration ou celui des enseignants-chercheurs, qui bien que modeste pour des corps de catégorie A+, est nettement plus favorable que celui des chercheurs », compare la note du CNRS, chiffres à l’appui.

LES PRIMES DES CHERCHEURS SONT INFÉRIEURES À CELLES DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS

Par exemple, les enseignants-chercheurs touchent une PRES (prime de recherche et d’enseignement supérieur) dont le montant (1 259,79 € en 2017) est de 41 % supérieur à celui de son équivalente pour les chercheurs du CNRS, la PR (prime de recherche), d’un montant de 891,76 €. L’écart est encore plus important dans le cas de la PEDR (prime d’encadrement doctoral et de recherche) : celle versée aux enseignants-chercheurs (5 600 € en moyenne) est de 52 % plus élevée que celle octroyée aux chercheurs du CNRS (3 684 €).

Pour établir la comparaison avec l’ensemble des personnels de la catégorie A+, le CNRS se base sur le « taux moyen de primes » dans la « masse salariale indiciaire brute ». Ce taux moyen est de 5 % au CNRS, soit « très en dessous de la moyenne des personnels de catégorie A+ de la fonction publique (61,3 %), des attachés d’administration (49,5 %) et même de l’ensemble ‘enseignement supérieur, recherche’ en catégorie A+ (17,4 %) », calcule l’organisme de recherche, en s’appuyant sur des données de la DGAFP (direction générale de l’administration et de la fonction publique).

51 % DES CHERCHEURS DU CNRS ONT MOINS DE 1 000 € DE PRIMES PAR AN

Dans cet état des lieux, le CNRS relève également que le régime indemnitaire de ses chercheurs est « mal distribué ». En réalité, « plus de la moitié des chercheurs au CNRS sont presque sans régime indemnitaire, avec un taux de prime à 2 % ». Changer cet état de fait dépasserait une simple « revalorisation » pour aller vers « une problématique de création d’un socle indemnitaire », en conclut l’organisme de recherche :

Le montant moyen de primes que touche un chercheur du CNRS s’élève à 2 322 € par an, mais « cela masque trois situations bien distinctes », souligne l’organisme :

  • « 51 % des chercheurs touchent moins de 1 000 € par an, 73 % moins de 2 000 € ;
  • 22 % des chercheurs touchent entre 2 000 et 7 000 € ;
  • 5 % des chercheurs touchent entre 7 000 et 30 000 €. »

UN RÉGIME INDEMNITAIRE « À BOUT DE SOUFFLE »

En définitive, le CNRS considère que le régime indemnitaire des chercheurs est « à bout de souffle », à la fois par son ancienneté et par l’usage détourné qui peut en être fait. Ainsi, la persistance d’une IFSPE (indemnité forfaitaire spéciale aux personnels enseignants) datant de 1954 « conduit à verser en moyenne 3,40 € par mois à 11 502 chercheurs » du CNRS, ce qui constitue une « aberration indemnitaire » selon l’organisme. La prime de recherche, à peine plus jeune (1957), a pour sa part « décroché de 40 % par rapport à la PRES des universités ».

Autre exemple : au CNRS, « la PEDR est de plus en plus utilisée pour améliorer la rémunération des nouveaux recrutés ». C’est ainsi qu’ « entre 2016 et 2017, les CR (chargés de recherche) sont passés de 49 % à 58 % des bénéficiaires » de cette prime. Dans le même temps, « le nombre de directeurs de recherche lauréats a baissé de 17 % ». L’une des conséquences en est que le « taux de pression » à l’obtention de cette prime pour les chercheurs déjà en place s’est accru : « Hors ‘nouveaux entrants’, il y a 38 chercheurs pour une PEDR au CNRS […] alors qu’à l’université, il y a 18 enseignants-chercheurs pour une PEDR. »

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Intervention du premier ministre vendredi 1er février 2019 lors de la convention des DUs organisée par le CNRS à la mutualité à Paris pour fêter ses 80 ans : 

extrait (News Tank Education du 1er février : Loi de programmation pour la recherche : les annonces du PM, le détail des mesures par le Mesri »)

« Conforter et renforcer l’attractivité des emplois et des carrières scientifiques »

Le Premier ministre appelle également la communauté scientifique à « contribuer à refonder notre politique de ressources humaines pour la rendre plus attractive, plus souple ».
« Nous devons réfléchir à des manières d’améliorer nos modes de recrutement :
·         En analysant des pratiques vertueuses qui existent ici ou ailleurs et dont nous devons nous inspirer.
·         En réfléchissant sur les questions relatives aux rémunérations : expérimentons les parcours mixtes et innovants, entre l’université et l’organisme de recherche, entre le laboratoire et l’entreprise.
·         Essayons de mieux connaître l’implication de chacun dans l’Esri, veillant à donner toute leur place à l’ensemble des personnels et notamment à ceux qui œuvrent aux côtés des E-C et des chercheurs dans vos laboratoires.
·         Enfin, accordons une attention très particulière au début de carrière : ne coupons pas les ailes à nos jeunes talents. »
« Les débuts de carrière sont parfois problématiques, du fait tout à la fois de l’allongement de l’âge d’accès au premier emploi stable (34 ans en moyenne) et du niveau des rémunérations de début de carrière (de l’ordre de 1,3 à 1,6 Smic) », est-il indiqué dans le dossier de presse. « Pour mémoire, le salaire moyen d’un enseignant-chercheur est de 3 482 € net pour un âge moyen de 50 ans. »
La question de la mise en place d’un régime indemnitaire pour les corps de chercheurs est également évoquée par le Mesri, dans le contexte de la mise en place d’une retraite par points

 

 

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