Pour le Sgen-CFDT le texte issu de la CMP renvoie un message de défiance vis-à-vis de la communauté scientifique alors qu’elle est aujourd’hui, comme toute la population, fortement éprouvée par la crise sanitaire. Les agents jouent pleinement leur rôle pour continuer à faire fonctionner des établissements dans lesquels les formations se déroulent en grande partie en distanciel. Le travail réalisé par les équipes pédagogiques soutenues par tous les autres personnels est considérable. Elles tentent de limiter par tous les moyens le décrochage massif des étudiants. Pour cela, elles y consacrent beaucoup de temps, tout en continuant à mener leurs travaux de recherche et pour certains à exercer des fonctions de gestion collective des établissements.
Le message de défiance qu’envoie ce texte est multiple et s’inscrit dans une ambiance générale d’attaques contre le monde scientifique. Le mode de financement exclusivement basé sur les appels à projets semble dire aux équipes que l’État ne leur fait pas confiance sur le choix de leur objet de recherche et sur l’utilisation de l’argent public. Le choix de développer des emplois dérogeant aux règles générales de la fonction publique et de l’emploi pérenne, en particulier titulaire, s’appuie sur la fausse certitude portée par d’aucuns que les équipes de recherche seraient incapables de se reconvertir à la fin d’un projet financé. L’amendement, heureusement réécrit, portant sur les libertés académiques visait à rattacher celles-ci au respect des valeurs de la République comme si les personnels de la recherche ne respectaient pas ces mêmes valeurs. Bref, là où les personnels auraient pu espérer de la reconnaissance, ils ne reçoivent hélas que de la défiance.