Unequal Pay Day, journée de l’inégalité salariale (Sgen-CFDT)

Publié le mardi 2 novembre 2021 sur le site du Sgen-CFDT par Camille kleinpeter

« Encore une journée ? », allez-vous dire… Malheureusement oui !

Inégalités salariales …

En France, à poste et temps de travail égal, les femmes gagnent 9 % de moins que les hommes.
Tous postes confondus, l’écart salarial est de 18,5 %.
Et plus on s’élève sur l’échelle des salaires, plus les écarts entre femmes et hommes sont grands. Dans ces analyses, tous les postes sont considérés en temps plein.
Or, les femmes occupent 85 % des temps partiels.
Et pourtant, elles ont globalement un niveau d’éducation plus élevé (62 % contre 52 %). Une grande partie des inégalités de genre se logent donc dans ces différences structurelles
(Source : Terra Nova, 2021). D’où l’idée d’un Unequal Pay Day » pour les mettre en lumière.

… Inégalités de retraites

Les écarts de pension de retraite entre les femmes et les hommes sont plus importants pour les retraitées du secteur privé que pour celles du secteur public, et ce, pour les retraites les plus faibles comme les plus élevées.
Les retraites moyennes des femmes sont égales à un peu plus de la moitié de celles des hommes dans le secteur privé, alors que dans la fonction publique, elles représentent en moyenne 80 % de celles des hommes (Source : Ined 2021).
Il faut retenir que les inégalités de pension subsistent dans les deux secteurs.

L’Unequal Pay Day, c’est donc le jour à partir duquel les femmes « travaillent gratuitement ». Une façon complémentaire de se représenter ce fameux écart de salaire moyen, soit deux mois pendant lesquels le travail des femmes revient à faire du bénévolat jusqu’à la fin de l’année, comparativement aux hommes.

Et dans la Fonction Publique ?

« Mais dans la Fonction Publique, les femmes sont prémunies, nous avons le point d’indice », me direz-vous.

Et bien non ! Le point d’indice, dont la valeur n’a pas bougé depuis des années, ne protège pas les femmes des inégalités salariales.
Car les inégalités ne proviennent pas du salaire indiciaire mais des carrières.
Temps partiels, heures supplémentaires, congés parentaux, disponibilités, postes « prestigieux », tous ces éléments se déploient en défaveur des femmes, sans compter les retards d’inspection avant la mise en œuvre de PPCR et du cadencement unique.

C’est rarement une volonté des femmes que de subir des temps partiels, un nombre moindre d’heures supplémentaires. Enfants, ménage, linge, courses, … la majorité des tâches domestiques incombe encore aux femmes et cela impacte leur carrière.
En effet, contrairement aux idées reçues, les inégalités de répartition entre les deux sexes ne se réduisent que très lentement.
La comparaison des données avec une étude réalisée en 2005 par l’IFOP montre que la proportion d’hommes n’effectuant aucune tâche n’a quasiment pas bougé en une quinzaine d’années.

La journée de l’inégalité salariale est le pendant hivernal de l’Equal Pay Day, journée de l’égalité salariale, au printemps.
L’Equal Pay Day symbolise le nombre de jours supplémentaires qu’il faut aux femmes pour enfin gagner ce que les hommes avaient déjà gagné à la fin de l’année précédente.
En France, en 2021, il a fallu 59 jours additionnels de travail, ce qui nous a amené au 25 mars.

Le Sgen-CFDT revendique de longue date une politique ministérielle d’égalité salariale exigeante qui permette la résorption durable des écarts et qui s’engage à tout mettre en œuvre pour :

  • équilibrer les recrutements des femmes et des hommes sur les postes les plus rémunérateurs, 
  • équilibrer l’attribution des heures supplémentaires et de certaines primes ou indemnités individuelles qui creusent les écarts, 
  • veiller à une articulation entre la vie professionnelle et la vie personnelle sans pénaliser les agent.e.s qui font des choix familiaux à certains moments, 
  • faire évoluer les représentations et les habitudes de vie de notre société vers un partage équilibré des activités domestiques et familiales.

L’article original est ICI

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